Di marmo siete voi
“Réalisé à partir d’images d’archives familiales, tournées entre 1942 et 1962 par Maxime Soufflet, Di marmo siete voi nous étreint avec une étrangeté saisissante. Cette dernière tient d’abord du fait que Nicolas Devos doit ordonner un regard au sien et s’approprier l’intimité de souvenirs qui s’inscrivent dans une vie à laquelle il demeure extérieur. L’étrangeté de ce film est accrue du fait que ces images ont été tournées il y a plus de cinquante ans, et qu’à l’exotisme propre à l’album de famille s’ajoute celui d’un témoignage personnel qui est, sinon historique, à tout le moins passé et daté. La question est donc tout d’abord celle de l’appropriation de ces bandes super 8, et du traitement dont elles peuvent faire l’objet. Nicolas Devos, comme pour confirmer son rapport d’extériorité aux images, ne laisse pas de superposer des plans divers (visage d’une femme qui dit deux mots à la caméra et vision plus large sur la rue d’une ville de vacance demeurée indéfinie).
Ce geste d’inscrire une forme dans d’autres et même un leitmotiv de ce film, qui pourtant n’est jamais écrasé par un excès de mouvements ou de couleurs. Ce procédé paraît bientôt traduire la superposition des sensibilités que le film de found footage implique dans son principe à tout le moins. La musique ensuite. Composée par Nicolas Devos, essentielle au film comme sa condition de possibilité, elle appuie le caractère lancinant du montage, dont les répétitions et variations agissent comme une ritournelle qui serait écrite à partir d’un disque rayé. Le contenu des images enfin. Il est divers comme le sont les souvenirs de famille. Tantôt la photographie d’une femme et de ses enfants, tantôt des images recueillies au cours de séjours touristiques en bord de mer ou à la montagne, lesquelles font alterner noir et blanc et couleur indifféremment dans un habile montage qui sait mettre en relief l’épaisseur propre au super 8, et s’achève dans une abstraction de plus en plus manifeste qui, répondant à la difficulté de perception initiale que pouvait provoquer la superposition des plans, dit la perte des sens et le progressif devenir inaccessible des êtres et des personnes pour un regard qui est sur le point de s’éteindre.” (Rodolphe Olcèse, chronique parue dans “Bref” n°62, automne 2004)
Creation 2003
« DI MARMO SIETE VOI » de Nicolas Devos
Film musical réalisé à partir d’archives familiales de 1942 à 1962 ayant appartenues à Maxime Soufflet
16mm • 17mn • 2003 •
Conception et réalisation : Nicolas Devos
Musique : Nicolas Devos •
Violoncelle & chant : Pénélope Michel.
Trompette : Antonin Carette
Enregistrement : Frédéric Bélenger
Mixage / montage : Nicolas Devos
Production : Le Fresnoy – 2003
Diffusion : Festival Nordik Impact (Caen, 2003) • Festival paris tout court (Paris, 2003) • Festival Traverse (Toulouse, 2003) • Les divans du monde (Paris, 2004) • Festival Côté court (Pantin, 2004) • Curzon cinema (London, 2004) • Ujazdowski Castle (Varsovie / Pologne, 2004) • Festival ARTTRONICA II (Bogota / Colombie, 2004) • Festival Tourné Monté – Hors Compétition (Strasbourg, 2005) • Collège Paul Langevin dans le cadre du dispositif EROA (Sallaumines, 2005) • Viz’Art – visa pour l’art et l’image, Grand’place (Arras, 2005) • La Cave aux Poètes (Roubaix, 2005) • BWA de Zielona (Gora / Pologne, 2005) • Festival Musiques Volantes (Metz, 2005) • festival Synesthésies (du 20/05 au 12/06/2005) • 1ère édition du Free Form Festival (Varsovie, 2005) • Cinéma le Studio 43 (Dunkerque, 200X) • Universite de Yonsei (Seoul / Corée du Sud, avril 2008) • « Dans la nuit, des images » (Grand Palais / Paris, décembre 2008)