à l’ombre d’un vaste détail, hors tempête. de Christian Rizzo
Du lundi 16 février 2026 au mercredi 18 février 2026
À l’ombre des gestes et des choses qui s’accomplissent sans que l’on y prenne garde, une attention, soudain, se déploie. Et si le quotidien le plus intime était l’espace, sinon le lieu, qui nous relie à l’invisible ? À l’ombre des gestes et des choses qui s’accomplissent sans que l’on y prenne garde, une attention, soudain, se déploie. Et si le quotidien le plus infime était l’espace, sinon le lieu, qui nous relie à l’invisible ?
Pour commencer, il faut imaginer une image très simple, très ordinaire. Presque une scène de la vie quotidienne. Peut-être quelqu’un qui nettoie une surface. Une personne, pourtant, entièrement requise par ce qu’elle fait. Ses mouvements sont extrêmement suspendus, concentrés, appliqués. Comme une proposition chorégraphique où l’action s’accomplit pour elle-même. Comme le frémissement d’une fiction qui se dérobe. Dans le sillage de ses précédentes créations, Christian Rizzo ouvre la scène aux puissances de l’abstraction, sans pour autant la soustraire au(x) spectre(s) du théâtre. Mais ici, c’est dans le battement et à l’interstice de ces deux dimensions que le réel de la danse peut apparaître. Grâce à un système de voilage et de dévoilage, de montage et de recadrage permanent, l’espace acquiert sa propre mobilité, il se fait personnage. En parallèle d’une danse très organique, des situations apparaissent et disparaissent au gré des trajectoires de trois rideaux. Un groupe de danseurs se forme, se divise, et se recompose sous le regard d’une structure labile. Ainsi la répétition échappe à la multiplication : en filigrane des absences, des trouées, se dessine un espace propice à l’apaisement. Un détail, une joie, une recherche de solitude et de sérénité.
Noëmie Charrié, rédactrice pour la compagnie